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Un bateau en bois

Le bois, c'est beau, c'est agréable à toucher, c'est naturel, propre à travailler, facile à réparer. Ses qualités lui viennent de son vivant. Autant il peut être façonné à volonté, autant ses lignes de force s'imposent à la forme du bateau.

Pour un bateau de cette taille, il faut 7 à 8 mètres cube de bois brut. La masse volumique du chêne étant comprise entre 0.75 et 0.85, le poids du bois au départ sera d'environ 6 tonnes pour finir par un poids prévu du bateau d'environ 3 tonnes.

La masse du bois se retrouve dans le dimensionnement des membrures, dans l'épaisseur du bordage et du pont. Le tout dégage une impression de puissance et de calme. Sur l'eau, le bateau s'installe avec aisance, il prend sa place et les vagues le balancent avec dignité. Sa force est là, et elle vient du bois.

Le bois vit, une première fois dans la forêt d'où il vient, puis dans la résistance et la souplesse que l'artisan aura su dégager de ses structures naturelles pour les transposer aux structures du bateau. Il continue de vivre en se prêtant au jeu subtil auquel se livrent humidité et sécheresse, l'humidité extérieure qui alimente le gonflement des planches pour préserver la sécheresse intérieure.  Ainsi, le bateau ne présentera son poids final que plusieurs mois après la mise à l'eau.

Le bois pour la construction provient de Slavonie, dont les forêts de chênes pédonculés (Quercus robur) étaient déjà connues au 18e siècle pour la qualité de leur bois, droit de fil, sans noeuds et aux cernes serrés et réguliers.

Le chêne de Slavonie a été exploité pour la constuction navale et de lignes de chemin de fer. Il est très apprécié des vignerons italiens, pour les barriques dans lesquelles ils élèvent leurs meilleurs vins.

Les dix grumes nécessaires ont été sélectionnées par le scieur, et le constructeur naval s'est rendu sur place pour participer à leur sciage en plateaux dont l'épaisseur correspond à l'usage qui en sera fait: quille, membrures, barrots et bordés. 

Les plots (plateaux groupés par grume), ont été transportés dans la cour du chantier naval, où ils bénéficient d'une excellente exposition au vent du nord-est (bura) et du sud-est (jugo) pour un séchage optimal sous l'oeil du maître.



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